le Qi Gong adapté

Le Qi Gong adapté convient particulièrement aux personnes dont la condition physique ne  permet pas de rester debout : obésité invalidante (l’assise ménageant les articulations), maladies neurologiques (entrainant rigidité, perte de verticalité, gestes saccadés), chimiothérapie, convalescence… la pratique en assise permet ainsi de s’entrainer, sans accentuer la fatigue liée à la pathologie, et de garder l’énergie nécessaire pour la marche et les gestes quotidiens. En outre,  les mouvements lents, synchronisés avec la respiration, se font avec un minimum de tonus, juste celui qui est nécessaire pour l’exécution de l’exercice, ce qui ne les empêchent pas d’avoir un effet puissant : entre autres,  souplesse des articulations et renforcement de la masse musculaire, ce qui est très important pour les maladies neurologiques qui affaiblissent les muscles et qui ralentissent les gestes, voire les rendent difficiles : c'est pourquoi le Qi Gong joue également un rôle prédominant pour la coordination.

D’autre part, le Qi Gong étant une gymnastique à visée essentiellement énergétique, le travail en assise n’est en aucun cas un obstacle à la bonne circulation de l’énergie dans les méridiens, guidée dans le corps aussi bien par les mouvements que par l’esprit.

Les mouvements sont exécutés en pleine conscience, comme une méditation, ce qui permet d’oublier un temps sa maladie et de se sentir léger, quasi en apesanteur,  comme à chaque fois qu’on pratique le Qi Gong, d’autant que toute séance commence par une  relaxation et se passe en musique. La respiration consciente, ample, constamment présente, poursuit cet effet relaxant tout au long de la séance. Celle-ci  a un effet thérapeutique, non seulement sur le stress lié à la maladie, mais aussi sur les organes qui sont massés par le travail du diaphragme qu’elle sollicite.

 Le Qi gong est un moment pour soi et sur soi. En cela, c’est une véritable auto-thérapie qui entraine l’investissement du patient dans l’amélioration de son état de santé  et ce, grâce aux nombreux outils acquis aux cours de Qi Gong : respiration abdominale, méditation, sourire intérieur, connaissance de son schéma corporel, introspection…

Le postural a aussi son importance : les tensions sont effacées, les mouvements lents et d’amplitude progressive, ce qui évite tout faux mouvement, et surtout, adaptés aux possibilités de chacun.

La mémorisation de l’enchainement travaillé, la concentration et coordination requises  pour l’exécution des mouvements sont également tout à fait recommandées pour un début d’Alzheimer. 

Véritable outil pour l’entretien de la santé, il apporte un équilibre tant physique qu’émotionnel.

 

Le qi gong médical tient une place énorme en Chine, et commence à entrer dans de nombreux grands hôpitaux parisiens.

                                                                                                                                                                                                Annie NAULIN

 

Ci-joint un article d’Audrey Levy pour lepoint.fr, le 17 septembre 2013

Le Qi Gong fait son entrée à l’hôpital

Le Qi Gong commence par une série d’étirements, de contractions et de relâchements musculaires pour éveiller leur « qi » (énergie vitale). Plus tard, à coups de profondes respirations, ils tenteront de la faire circuler le long des méridiens qui parcourent leur corps avant d’essayer de reprendre le contrôle de leurs pensées. D’où le « gong » (travail).

Au service nutrition du professeur Jean-Michel OPPERT, à la PITIÉ-SALPÊTRIÈRE

Nous ne sommes pas dans une secte, au milieu d’un groupe de doux illuminés, mais dans le service nutrition du professeur Jean-Michel Oppert, à la Pitié-Salpêtrière. Dans la salle, les pratiquants sont des patients tout juste hospitalisés ou suivis de près par les médecins de l’hôpital : ils souffrent d’obésité et viennent ici chaque semaine à ces séances de qi gong afin de soulager leurs grands et petits tracas liés à ce handicap.

« Pour eux, pratiquer la natation ou la marche s’avère impossible, dit l’éducateur, qui dispense la discipline depuis six ans à l’hôpital. Avec cette gymnastique douce, faite de mouvements progressifs et de positions alternées, ils retrouvent non seulement le goût de l’activité physique, mais surtout un profond bien-être. »

Car les bienfaits de cette pratique sont innombrables. Ses patients ne cessent de lui répéter, éternellement reconnaissants, qu’après une séance ils retrouvaient le sommeil pendant au moins trois jours. Et, quand ils s’y adonnent régulièrement, elle amenuiserait leurs douleurs au niveau des articulations et soulagerait leur arthrose. Finalement, tous le disent : ils retrouvent la joie de vivre. Car, derrière le corps, c’est le mental que vise cette philosophie, fondée sur le yin et le yang, symboles de l’équilibre des forces de la vie : « Ils ont souvent une image très négative de leur corps et d’eux-mêmes. Avec le qi gong, ils se réapproprient leur corps, l’apprécient à nouveau et retrouvent confiance en eux. »

Ce principe d’harmonisation du corps et de l’esprit se révèle un précieux outil dans bien d’autres services. Quelques blocs plus loin, le qi gong s’est invité voilà un an en rhumatologie. Et il n’y a pas qu’à la Pitié qu’il est dispensé.

 

À l’hôpital Clemenceau, à CHAMPCUEIL (91)

Thierry Sobrecases l’enseigne à des patients atteints de la maladie de Parkinson ou de troubles neurologiques graves. » Ils sont victimes de crampes qui les paralysent brutalement. Leur seul recours, ce sont les traitements médicamenteux, parfois difficiles à supporter, dit-il. En travaillant leur souffle, ils parviennent à les retarder. »

 

À l’hôpital MANHÈS, à Fleury-Mérogis

Le professeur l’utilise pour venir à bout des addictions et soulager les troubles psychiatriques. « On ne guérit pas les malades, on les aide simplement à se sentir mieux », nuance-t-il.

Le Qi Gong a été reconnu dernièrement par l’Académie Nationale de Médecine

Et qu’importe si, faute de financements, les études scientifiques font encore cruellement défaut, il le sait, le qi gong, reconnu dernièrement par l’Académie nationale de médecine, est promis à un bel avenir à l’hôpital. D’ailleurs, depuis que des patients atteints de cancer lui ont conté les extraordinaires bienfaits qu’il a sur leur corps et leur esprit, il n’a plus qu’une idée en tête : l’introduire en cancérologie.

Qi gong – Origine

  • Origine : Lié à la médecine traditionnelle chinoise, cet art énergétique s’est constitué sous l’influence de courants taoïste, bouddhiste et confucianiste. Il rétablit les énergies vitales.
  • Indications : L’Académie nationale de médecine reconnaît son intérêt dans le traitement des lombalgies, fibromyalgies, ostéoporose. Il améliore l’équilibre en réduisant le risque de chutes, la qualité de vie des insuffisants cardiaques, asthmatiques, patients souffrant de bronchopneumopathie, et des diabétiques obèses ; également efficace dans les cas de Parkinson, Alzheimer, schizophrénie, anorexie et dépression nerveuse.
  • Contre-indications : Certaines maladies mentales avancées, grossesse, hypertension.
  • Effets indésirables : Aucun.
  • Les praticiens : Les titulaires d’un diplôme d’État.  

Ce que dit la science

En avril, lors du premier colloque consacré au qi gong et aux neurosciences, son impact positif sur le cerveau a été établi par le CHU de Caen.

Nos conseils

  • A pratiquer régulièrement, car ses effets se manifestent à long terme.
  • 5 branches qui constituent la médecine traditionnelle chinoise : le qi gong, l’acupuncture, le massage, la diététique et la pharmacopée.