LE VENTRE, NOTRE 2è CERVEAU

Au CQGA, pendant les cours hebdomadaires, nous travaillons beaucoup sur le 2è cerveau ainsi que sur la reconnexion du cerveau abdominal (ou entérique) et le cerveau cérébral (ou encéphalique).

Il m'a semblé utile de mettre sur le site cet article que j'ai trouvé intéressant, notamment parce qu'il a l'avantage de mettre en avant cette découverte scientifique, mais surtout de souligner que c'était déjà une conviction taoïste il a plus de 4000 ans ! 

 

http://www.masantenaturelle.com

La région abdominale est généralement associée aux fonctions d’assimilations et d’éliminations des aliments.

Cependant depuis les travaux du Dr Gershon, neurogastroentérologue et professeur d'anatomie et de biologie cellulaire au Centre médical Columbia Presbytérien de New York (il est l’auteur du livre The second brain), on n’hésite plus à présenter l’intestin comme un deuxième cerveau contenant plus de 100 millions de neurones et qui sécrète quelques 20 neurotransmetteurs identiques à ceux produits par le cerveau.

Il produit également de 70 à 85 % des cellules immunitaires de l'organisme. Selon le Dr Gershon, nos deux cerveaux, celui de notre tête et celui de notre ventre doivent coopérer. Si ce n'est pas le cas, il se produit le chaos dans notre ventre (accompagné de douleurs abdominales), et la misère dans notre tête.

Un autre médecin, le Dr Devroede, s'est également intéressé sur les liens entre le physique et le psychique. Pour ce médecin, le ventre représente le centre d'archives de notre vie émotionnelle. Ce qu’il appelle les "mots de ventre", conséquence d’émotions refoulées et dont la manifestation physique peut-être une douleur abdominale lors d’un moment de grand stress ou de trouble émotif.

Il semble donc bien établi maintenant que la totalité du tissu nerveux intestinal et des substances à destination des neurones sont en communication permanente avec le cerveau par l’intermédiaire du nerf vague. Sur 10 communications entre le cerveau et l’intestin, 9 sont émises par le tube digestif.

L'importance du microbiote intestinal

Le terme microbiote désigne l'ensemble des bactéries dans notre organisme, et le microbiome désigne le milieu de vie de ces colonies de bactéries. Elles se retrouvent partout sur notre peau, nos muqueuses: gorge, nez, vagin, etc. Le microbiote intestinal, qui abrite le plus grand nombre de bactéries de notre corps, était, et est encore parfois, appelé, la "flore intestinale".

Le microbiote est composé de près de 100.000 millions de bactéries, soit dix fois plus que l'ensemble de nos cellules!

La plus grande partie est qualifiée de probiotique, c'est à dire qui favorise la vie, ce que l'on appelle simplement les "bonnes" bactéries, et un nombre moindre de bactéries pathogènes.

Le microbiote pèse en moyenne 1,5 kilos (le même poids que le cerveau!) près de 80% des bactéries de ce microbiote vit dans nos intestins et se nourrit de ce que nous avalons.

Sans le microbiote, une colonie de bactéries tapissant les quelques 400m2 de la surface intestinale, nous serions incapables d'assimiler certains aliments que seules les bactéries savent dégrader. On parle de symbiotisme car ni cette flore intestinale ni son hôte ne peuvent survivre l’un sans l’autre. Celle-ci se montre même capable de réguler l'expression de certains de nos gènes, et les chercheurs soupçonnent que de nombreuses maladies sont liées à des déséquilibres dans la diversité bactérienne.

Selon les recherches les plus récentes, les bactéries de la microbiote intestinale agissent sur la santé et l'efficacité du système immunitaire et peuvent même modifier notre structure génétique. Elles interagissent constamment avec notre système nerveux et jouent un rôle important sur notre fonctionnement cérébral, notre humeur et comportement. Elles jouent un rôle bien plus important que notre "premier cerveau", ayant même la capacité d'influencer son fonctionnement!


Le 2ème cerveau et la médecine du Tao

Ce que la médecine moderne découvre depuis peu, les anciens Taoïstes, il y a plus de 4000 ans, en étaient parfaitement conscients. Pour les anciens Taoïstes, le corps humain est sous le contrôle de deux cerveaux. Le cerveau cérébral et le cerveau abdominal. Ils attribuaient aux nerfs le contrôle de l’activité corporelle. Ils associaient l’activité du système nerveux principalement à la région abdominale et ensuite, dans une moindre mesure, au cerveau.

Selon la pensée Taoïste, la perception et la génération des sentiments sont des fonctions de la région abdominale et plus précisément située au niveau du plexus solaire.

Le plexus solaire affecte tous les organes de la région abdominale. Lorsque le plexus solaire fonctionne bien, les organes ne souffriront pas du stress et des tensions. Mais lorsque l’équilibre est rompu, les problèmes se feront sentir. Selon les théories Taoïste, cet équilibre sera perturbé lorsque le cérébral, (l’esprit rationnel) se développera au détriment du viscéral, par le refoulement des émotions.

Selon le Tao, en niant leurs émotions, les humains entravent les fonctions du plexus solaire, ce qui a pour effet de perturber le fonctionnement des organes et d’écourter leur vie. Les véritables émotions se situent dans le plexus solaire plutôt que dans le cerveau. Ce dernier ne fait qu’enregistrer le souvenir d’une émotion. La civilisation moderne préconise plus le pouvoir de la raison, le raisonnement cérébral, pour réprimer les émotions. Ce qui empêche le plexus solaire de fonctionner et prépare le terrain à l’apparition de problèmes physiques et psychologiques.

Lorsque les organes qui maintiennent l’organisme en vie cessent de fonctionner normalement, les renseignements entreposés dans le cerveau deviennent confus et obscurcissent la sagesse et l’intelligence.

Finalement les découvertes du Dr Gershon et du Dr Devroede acréditent la justesse de la pensée Taoïste.

La médecine traditionnelle Maya croyait également que les pensées et les émotions étaient directement ressenties et traitées dans l’axe central de l’abdomen et du plexus solaire. Ils pratiquaient le massage abdominal pour soulager les effets du stress sur l’organisme.

COMMENT DÉTENDRE LE 2ÈME CERVEAU ET CONTRÔLER LES EFFETS DU STRESS?

L’automassage abdominal

1ère étape :
En position couchée sur le dos :

 Frottez vos deux mains l’une contre l’autre pour en augmenter la chaleur et les charger d’énergies.

Ensuite placez vos deux mains, paume vers le bas, sur la région du plexus solaire.

Maintenez vos mains immobiles, pour environ une minute, le temps de ressentir une légère chaleur irradier dans votre plexus solaire.

2ème étape :
Toujours en position allongée, vous pliez les genoux en espaçant légèrement les pieds.

 Inspirez profondément en faisant passer l’air dans le haut du thorax et en gonflant le ventre.

Expirez en rentrant le ventre, creusez légèrement la partie inférieure de la paroi abdominale en rentrant le ventre, appuyez légèrement de vos deux mains sur le ventre. Gardez cette position durant l’inspiration thoracique suivante.

  Lors de la nouvelle expiration, creusez encore plus l’abdomen. Vous renouvellerez ce cycle d’inspirations/expirations, de 6 à 8 fois. A chaque nouvelle expiration vous creuserez un petit peu plus l’abdomen et maintiendrez cette pression durant toute l’expiration. Lorsqu’il vous semble impossible de creuser davantage, vous relâchez progressivement la paroi abdominale.

Le nerf vague contrôle vos cordes vocales, vous permet d'avaler, maintient votre larynx ouvert pour respirer, ralentit le rythme cardiaque (quand c'est nécessaire), démarre et contrôle la digestion, provoque les réactions d'inflammation, influence de nombreuses glandes endocriniennes, c'est-à-dire les glandes qui produisent des hormones, ces précieux liquides qui influencent les fonctions vitales : glandes surrénales (hormones du stress), thyroïde, pancréas, qui produit l'insuline qui régule le sucre sanguin et le stockage des graisses. 

80 à 90 % des fibres du nerf vague servent à envoyer de l'information de vos organes et de votre système digestif vers votre cerveau. Il relaye l'information provenant du « système nerveux entérique », ou « second cerveau », constitué de 200 millions de neurones le long des intestins, et qui sert à contrôler la digestion. 

Les recherches sur le nerf vague et ses effets sur le corps et le cerveau ont révélé qu'il était important que ce nerf soit toujours en bon état, et que stimuler son fonctionnement améliore l'état de santé général. (…)

Inspirer longuement et profondément en gonflant votre ventre est le meilleur moyen de stimuler le nerf vague tout en oxygénant votre sang.

                                            Jean-Marc Dupuis, Santé Nature Innovation, 23 jan. 2013

 

Encore une bonne raison de pratiquer la respiration abdominale !!! A. Naulin